Des nouvelles tragiques de la Syrie : le témoignage d’un groupe d’Italiens habitant en Syrie

Giacomo Pizzi16 avril 2012

Nous rapportons ci-dessous un extrait de l‘article paru (en italien) dans Avvenire qui parle de la situation difficile en Syrie.

 » Nous habitons en Syrie depuis plus de sept ans, nous aimons ce pays et son peuple. Nous nous sentons indignés et impuissants devant le type d’informations qui circulent en Europe et font opinion, soutenant les sanctions internationales, une des armes les plus malfaisantes que l’Occident utilise pour garder les mains propres et diriger quand même l’histoire des autres peuples. (…) Désormais, les violences accomplies par les soi-disant libérateurs dans les villes, les villages, les rues, sont si nombreuses et si brutales que le seul désir des gens est de les voir vaincus. Les abus sont permanents : meurtres, maisons et biens exigés ou incendiés, des personnes, des enfants utilisés comme boucliers humains. Ce sont les rebelles qui bloquent les rues, qui tirent sur les voitures des civils, qui violent, qui massacrent et qui kidnappent pour extorquer de l’argent aux victimes ? Des mensonges ? La nuit du Vendredi Saint, pas loin de là où nous habitons, ils ont tué un homme et en ont blessé deux autres : ils rentraient à la maison pour célébrer Pâques. L’homme décédé avait 30 ans et était de notre village. Ce ne sont pas les premiers à payer de leur personne parmi nos gens. (…)

Parmi les urgences principales, il y a celle du lait pour les enfants. Les prix des berlingots de lait ont doublé, passant de 250 livres syriennes à 500 (la paye journalière d’un ouvrier est de 700 à 800 livres). Le fourrage manque pour le bétail : le prix du peu de ballots disponibles est passé de 650 à 1850 livres. Les médicaments spécialisés manquent, l’électricité manque parce que les rebelles ont fait sauter plusieurs fois les centrales et les lignes électriques. Il n’y a pas de gas-oil (et l’hiver a été plus froid cette année) parce que la Syrie ne peut plus exporter son pétrole brut en échange de pétrole raffiné. Par conséquent, les tracteurs sont arrêtés et on ne peut pas travailler la terre. Même les camions qui prélèvent les ordures sont bloqués. Nous avons des problèmes d’eau car les pompes fonctionnent au gas-oil. Notre village et celui d’à côté – qui partage le même puits que nous – ont de l’eau un seul jour par semaine et seulement pendant 3 ou 4 heures. Nous risquons une véritable famine dans le futur : bientôt, le blé manquera, et par conséquent le pain, le seul aliment que, pour l’instant, le gouvernement réussisse à distribuer à un prix fixe, même aux plus pauvres. »

Une façon de soutenir la population syrienne est de répondre à l’appel du Custode de Terre Sainte et envoyer votre contribution, qui sera transférée en Syrie de toute urgence.