Documentation, archives, catalogage des biens de la Custodie de Terre Sainte : le récit de Nando, volontaire à Jérusalem

Giacomo Pizzi2 juillet 2012

Au cours de leur troisième mois en Terre Sainte, les jeunes italiens engagés dans une année de Service Civil, grâce à un accord entre ATS pro Terra Sancta et l’Université de Bari, racontent leur expérience, les activités développées et leurs impressions de vie à Jérusalem.

Voici le récit de Nando, 26 ans, un diplômé en maîtrise d’histoire de l’art ayant une grande soif d’apprendre :

« Dans le cadre de mon engagement au service civil, j’ai été affecté au Bureau Technique de la Custodie, c’est-à-dire le bureau qui d’occupe d’intervenir matériellement et de restaurer les biens immobiliers des franciscains en Terre Sainte, des églises et des sanctuaires des maisons de la population arabe chrétienne qui habite encore dans la Vieille Ville.

Le fait de m’être retrouvé à l’intérieur d’un bureau technique sans la qualification d’ingénieur ou d’architecte n’a en aucune façon représenté un problème ou un obstacle, comme je l’avais tout d’abord craint. Et même, ayant été utilisé pour un grand nombre de travaux différents, cela m’a permis de m’essayer à des choses intéressantes et toutes nouvelles pour moi, et d’en apprendre beaucoup.

Durant ces trois premiers mois de service, de toute façon, mon travail a consisté principalement en trois activités : tout d’abord, j’ai suivi la progression des travaux de restauration du Monastère de Saint François à Jérusalem (communément connu comme le « petit Cénacle ») à travers l’établissement de rapports quotidiens et hebdomadaires, une campagne de documentation photographique et l’étude, par des articles de revues, de bibliographies et de documents d’archives, de l’histoire architecturale de l’édifice (sa construction, les interventions de restauration qu’il a reçues au fil des ans, etc.) et de sa vie au sein de la plus vaste histoire politique et urbanistique de la ville.

Ensuite, je me suis occupé du rangement du bureau du précédent architecte custodial, le Père Alberto Prodomo, qui, durant les longues années de son activité, a réuni une grande quantité de cartes, de plans, d’images et d’objets venant des principaux lieux de la Custodie, faisant d’elle un véritable, quoique petit, « trésor ». En particulier, mon travail a été de mettre de l’ordre dans l’immense patrimoine photographique rassemblé par le frère architecte, en vue de la création d’une archive d’images des travaux réalisés par l’office technique au cours des années, utile soit comme outil de travail et de consultation pour les éventuels nouveaux travaux de l’office sur les édifices déjà existants, soit comme moyen de documentation et de témoignage historique sur la vie de toute la Custodie.

Enfin, et c’est le projet sur lequel je suis actuellement engagé, je m’occupe de cataloguer les biens artistiques des sanctuaires de Terre Sainte, un patrimoine énorme, tant en beauté qu’en histoire, qui a besoin d’être entièrement inventorié et structuré pour pouvoir être étudié profondément et convenablement connu. Ce travail est vraiment une grande et bonne occasion pour moi, vu qu’il me permet non seulement de mettre en pratique mes études universitaires et mes passions personnelles, mais aussi d’apprendre beaucoup de choses nouvelles, comme rédiger un catalogue historico-artistique, et d’accroître énormément le bagage de mes connaissances sur les lieux saints.

En parallèle des missions principales qu’au fur et à mesure, il m’a été demandé de remplir, il n’a pas manqué non plus de travaux « exceptionnels » qui, bien qu’occasionnels, n’ont en rien été moindres en terme d’importance, de fascination et d’intérêt. Parmi eux, en particulier, celui qui m’a le plus passionné a été l’écriture d’un article qui sortira prochainement dans la revue « Terrasanta« , sur l’église franciscaine de Saint Jean d’Acre : ça a été vraiment fascinant de visiter les vestiges d’une des villes de croisade les mieux conservées au monde et de m’investir dans l’étude de l’histoire des chevaliers médiévaux, de leur art et de leur architecture.

En définitive, il ne se passe vraiment pas un jour sans que cette Terre et le travail qu’il m’est demandé de vous présenter ne me remplissent d’occasions d’apprendre et de possibilités pour grandir, tant humainement que professionnellement.