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Pierre et Paul, les piliers de la foi chrétienne

Giacomo Pizzi1 juillet 2022

Pierre et Paul, deux piliers de la tradition et de la foi chrétiennes, sont aujourd’hui vénérés ensemble par l’Église catholique. C’est un choix plein de sens : les deux hommes se connaissaient et essayaient ensemble de commencer l’Église alors naissante sur ses premiers pas, incertains. Et, comme c’est souvent le cas dans tant de relations profondes, Pierre et Paul semblent être très différents l’un de l’autre.

Pierre et Paul : des charismes différents

Pierre, contrasté et indécis, apparaît même faible, de temps en temps : Antioche, menacée par l’arrivée de quelques chrétiens envoyés par Giacomo Minore, qui pensait différemment de lui, se cache pour ne pas leur faire face ouvertement. Paul, quant à lui, est un cœur ardent : après une conversion orageuse, il parcourt loin le Des communautés fondatrices de la mer Méditerranée, ouvrant de nouvelles perspectives pour les Églises qui se formaient, face ouvertement aux autorités et à la puissance publique.

Deux hommes profondément différents, mais intimement unis par l’effort commun de répandre la foi entre tous les peuples. Le souvenir que nous laissent les Actes des Apôtres de ce qu’on appelle communément le Concile de Jérusalem est célèbre. En présence de croyants en Jésus, dont beaucoup sont d’observance juive stricte, Pierre et Paul, ensemble, parlent avec passion pour convaincre chacun de prêcher l’Évangile au monde entier, indépendamment de la nation et de la langue à laquelle ils appartiennent.

Pierre de Capharnaüm

Et oui, Pierre ne semblait certainement pas se diriger vers une vie particulièrement mouvementée. Il était, comme tant d’autres, un simple pêcheur de Galilée, qui résidait sur les rives du lac de Tibériade, le plus grand bassin de la région, probablement à Capharnaüm.

C’est ici, dans ce petit village comme blotti sur les rives caillouteuses du lac Galilée, que vous pourrez encore admirer les vestiges d’un sanctuaire connu sous le nom de « maison de Pierre ». Capharnaüm est aujourd’hui une fouille archéologique en plein air, qui préserve magnifiquement les fondations de l’époque romaine. Au centre de cette fouille, sous l’imposante masse d’une basilique du XXe siècle (dédiée à Saint-Pierre), quelques vestiges nous renseignent sur l’histoire d’un site qui fut le lieu de naissance du premier pasteur de l’Église.

Maison de Pierre

Une structure octogonale témoigne du fait que, depuis l’époque byzantine, il y avait une intense activité cultuelle sur le site. Et ce devait être un lieu particulièrement vénéré, compte tenu de la richesse des frises qui l’ornaient – encore partiellement conservées – et de la grande valeur des matériaux utilisés pour la construction. L’église se trouvait sur le site d’une ancienne maison, de l’époque romaine, qui abritait déjà au quatrième siècle des graffitis qui louaient le « Seigneur » et le « Christ ».

Ce fait est d’une importance extraordinaire : une humble maison de pêcheurs est devenue un centre de culte important quelques années après la mort de Jésus. Pourquoi cela s’est-il produit, si ce n’est du fait que ce site est précisément celui où Pierre, le premier guide de l’Église, est né ?

C’était ici, dans Capharnaüm, qui selon le Évangile de Luc Jésus a appelé pour la première fois Pierre à lui-même, le faisant devenir »pêcheur d’hommes » (Lc 5, 10) ; ici, à Capharnaüm, Jésus vécut aux côtés de son disciple pendant de nombreuses années ; et ici, sur le Lac de Tibériade, à une courte distance du village, le Ressuscité pour appeler Pierre à l’amour, qui s’était enfermé dans l’amertume de sa trahison.

Paul de Tarse

Quant à Paul, nous savons que sa naissance était loin de la Judée romaine. Paul, ou plutôt Saul, était originaire de Tarse, en Cilicie, une région du sud de la Turquie actuelle. Jeune Juif, promesse de sa communauté, il fut envoyé étudier à Jérusalem, à l’école de Gamaliel, un rabbin influent de la Ville Sainte. Paul, de tempérament fougueux et combatif, commença bientôt à se distinguer par ses talents de combattant et persécuta les chrétiens du Moyen-Orient avec férocité. De Jérusalem à la terre syrienne, Paul méditait sur « les menaces et les massacres » (Actes 9:1) contre les disciples de Jésus, réalisant certainement avec férocité ses propres objectifs de destruction.

Paul à Damas

C’est précisément sur le chemin de Damas, au milieu d’une marche contre les chrétiens qui y résidaient, qu’une « lumière du ciel » apparut à Saül (Actes 9:3), qui, le prosternant sur le sol, lui révéla qu’il était Jésus lui-même. Saül, qui allait devenir Paul, commença alors le chemin ardu d’une conversion longue et durable, qui le conduisit à traverser les terres et les mers pour répandre le nom du Seigneur aux quatre coins de la Terre, »afin qu’au nom de Jésus, tout genou se plie dans le ciel, sur la terre et sous la terre » (Ph 1, 10), comme il l’écrira lui-même à la communauté qu’il a fondée près de Philippes.

Aujourd’hui, à Damas, la capitale de la Syrie aujourd’hui, un sanctuaire commémore l’événement de cette conversion de Paul. Au-dessus de l’autel, comme un immense cadre de pierre, un tronçon de trottoir romain rappelle l’endroit exact où Paul aurait été prosterné sur le sol par la révélation du Seigneur.

Deux histoires différentes, deux tempéraments différents et, en partie, deux sensibilités différentes : c’est ce que nous lisons, en filigrane, dans l’histoire de Pierre et Paul. Pourtant, même dans leur distance, un seul amour a uni les deux hommes à l’Église qui a commencé à regarder, émerveillé, le monde qui l’entourait. Une seule affection pour ce Jésus qui, par des chemins différents, était venu les transformer, tous les deux, en « pêcheurs d’hommes » et en « apôtres des nations ».