Urgence Syrie : les paroles du Pape

Giacomo Pizzi4 septembre 2013

La crise qui frappe la population syrienne ne semble pas s’apaiser.

Le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, António Guterres, a déclaré : “Cela fait près de vingt ans, depuis l’époque du génocide au Rwanda, que nous n’avons pas assisté à un exode aux proportions similaires”.

Quelques données :

  • 7 millions de personnes ayant besoin d’assistance humanitaire ;
  • 4 millions et demi d’évacués à l’intérieur du pays ;
  • 2 millions de réfugiés syriens dans les pays limitrophes ;
  • 5 000 morts par mois.

Le Pape Francesco a manifesté sa préoccupation à propos de l’escalade des événements dans l’Angélus du dimanche 1er septembre. Voici ses paroles :

Chers frères et sœurs, je voudrais me faire aujourd’hui l’interprète du cri qui monte de toutes les parties de la terre, de tous les peuples, du cœur de chacun, de l’unique grande famille qu’est l’humanité, avec une angoisse croissante : c’est le cri de la paix ! Etle cri qui dit avec force : nous voulons un monde de paix, nous voulons être des hommes et des femmes de paix, nous voulons que dans notre société déchirée par les divisions et les conflits, explose la paix ; plus jamais la guerre ! Plus jamais la guerre ! La paix est un don éminemment précieux, qui doit être promu et préservé.

Je vis avec une particulière souffrance et préoccupation les nombreuses situations de conflit qu’il y a sur notre terre, mais, ces jours-ci, mon cœur est profondément blessé par ce qui se passe en Syrie et angoissé par les développements dramatiques qui s’annoncent.

J’adresse un appel fort pour la paix, un appel qui naît du plus profond de moi-même ! Que de souffrance, que de destruction, que de douleur a provoqué et provoque l’usage des armes dans ce Pays affligé, particulièrement parmi les populations civiles et sans défense ! Pensons Que d’enfants ne pourront pas voir la lumière de l’avenir ! Avec une fermeté particulière je condamne l’usage des armes chimiques Je vous dis que j’ai encore fixées dans mon esprit et dans mon cœur les terribles images de ces derniers jours ! Sur nos actions il y a un jugement de Dieu et aussi un jugement de l’histoire, auxquels on ne peut pas échapper ! Ce n’est jamais l’usage de la violence qui conduit à la paix. La guerre appelle la guerre, la violence appelle la violence !

De toutes mes forces, je demande aux parties en conflit d’écouter la voix de leur conscience, de ne pas s’enfermer dans leurs propres intérêts, mais de regarder l’autre comme un frère et d’entreprendre courageusement et résolument le chemin de la rencontre et de la négociation, en dépassant les oppositions aveugles. Avec la même fermeté, j’exhorte aussi la Communauté internationale à fournir tout effort pour promouvoir, sans délai ultérieur, des initiatives claires fondées sur le dialogue et la négociation pour la paix dans cette Nation, pour le bien de tout le peuple syrien.

Qu’aucun effort ne soit épargné pour garantir une assistance humanitaire à ceux qui sont touchés par ce terrible conflit, particulièrement aux réfugiés dans ce Pays et aux nombreux réfugiés dans les pays voisins. Que soit garantie aux agents humanitaires engagés à alléger les souffrances de la population, la possibilité de prêter l’aide nécessaire.

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Aidez-nous à soutenir la population syrienne, à faire parvenir de la nourriture et des médicaments et à apporter un soutien concret à tous les frères et les religieux qui vivent en Syrie, afin qu’ils puissent continuer d’être un signe d’espérance pour tous.

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Pour rester informés sur la situation en Syrie : www.terrasanta.net