music therapy

« Nourrir non seulement le corps, mais aussi l’âme »: un cours de musicothérapie pour ceux qui travaillent avec les enfants handicapés à Bethléem

Giacomo Pizzi3 février 2014

“Nous avons malheureusement du mal à faire comprendre l’importance de la musicothérapie : trop souvent, un enfant avec un handicap est seulement vu comme un corps à nourrir et duquel s’occuper… Alimenter seulement le corps ne suffit pas, l’âme aussi doit être alimentée ! C’est avec la musicothérapie que j’ai découvert comment nourrir l’âme de ces enfants, comment arracher un sourire à un enfant autiste, et cela n’a pas de prix”. C’est Noubar qui parle, un jeune employé de Bethléem qui s’est occupé de coordiner un cours de musicothérapie à l’attention d’étudiants et de professionnels travaillant avec des enfants handicapés.

Musique, partage, pédagogie, dialogue multidisciplinaire et interculturel : voici le contenu de ce cours intitulé “You’ll find me in the sound” (Vous me trouverez dans le son). Ce cours a été organisé par l’association Francesco Realmonte ONLUS en collaboration avec l’Université catholique de Milan, en la personne du prof. Dario Benatti – musicothérapeute, professeur au laboratoire de musique à l’Université catholique du Sacré Cœur de Milan, directeur et professeur du cours de musicothérapie Musica Prima de Milan – et coordiné par l‘ATS Pro Terra Sancta.

Ce cours de 35 heures s’est déroulé à Bethléem du 27 décembre au 3 janvier dans les murs de l’institut formatif et d’accueil pour différents types de personnes handicapées “Life Gate Rehabilitation center”.

18 étudiants y ont participé, 9 italiens et 9 provenant de Bethléem, tous satisfaits de l’enrichissement reçu, que ce soit par cette discipline en soi, ou par la possibilité d’expérimenter la musique et les arts dans un groupe hétérogène et donc source d’un arc-en-ciel d’idées, de concepts, de visions de la vie, de musicalité, de créativité.

“L’idée est d’utiliser la musique comme instrument pour faire tomber les barrières et en tant que base pour le dialogue” explique Noubar. “La musicothérapie permet de développer le concept d’unité de la personne : il ne suffit pas de voir l’enfant seulement à travers les lunettes de son handicap mais comme une personne complète, avec sa propre vitalité et sa propre personnalité qui vont au-delà du problème physique”.

La musique est capable d’agir sur le corps, sur la psyché, sur l’esprit de l’homme ; il y a en elle à la fois la science et l’art, idéaux pour entrer en communication avec l’enfant handicapé. Ces dernières année, la diffusion de la musicothérapie permet donc aux enfants handicapés d’avoir une vie meilleure, mais elle exige de la professionnalité et de la spécialisation.

D’où l’exigence d’un cours adressé aux professionnels ou étudiants des domaines socio-éducatifs, de la santé, de la psychologie, de la musique, avec l’objectif d’enrichir les professionnalités en les intégrant à la capacité thérapeutique de la musique.

“Nous devons continuer cette expérience – ajoute Noubar – même si ces projets, dans une période comme celle que nous traversons, ont malheureusement toujours des problèmes de financement : nous remercions donc l’Association Francesco Realmonte et l’ATS pro Terra Sancta de nous avoir aidés à les surmonter, et nous espérons pouvoir continuer sur cette voie”.