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Beyrouth : la crise sans fin et l’aide

Giacomo Pizzi18 janvier 2021

« Le problème majeur concerne tous les enfants qui ne vont plus à l’école. Et ils sont plus que ceux que nous imaginons ». On est à Beyrouth, la capitale du Pays des cèdresle directeur de Pro Terra Sancta, Tommaso Saltini, vient de se rendre pour coordonner les différents projets actifs à soutien de la population.

Les rues sont vides, les marques de l’explosion sont encore bien visibles dans une ville éventrée par l’explosion du 4 août dernier. La crise est toujours plus profonde et le cadre sanitaire n’est pas encourageant. Le Liban est en train d’entrer dans un nouvel lockdown après que les dernières données ont marqué plus de 3000 personnes infectées dans les dernières 24 heures. « Nous avons vu les images dramatiques des gens qui – devant les hôpitaux – cherchaient désespérément un lit pour se faire soigner, a récemment déclaré le président Michael Aoun.

Le Pays a atteint 220.000 cas depuis le début de la pandémie : il n’y a pas de lits et d’appareils respiratoires dans les hôpitaux. Personne n’était prêt, après ces années de grandes difficultés, à faire face au Coronavirus. Le gouvernement a imposé un couvre-feu et un arrêt total des activités (à l’exception de celles de l’aéroport), mais la Nation est au bord de l’effondrement.

Après l’explosion du mois d’août dernier, la crise économique s’est aggravée : l’emploi, l’argent et l’espoir d’un avenir commencent à manquer. « Le tissu social est fortement menacé, un phénomène nouveau pour le Liban – continue Saltini – et sans un équilibre politique il est difficile de prévoir un retour à la normalité. Une grande partie de la population ne parvient pas à se procurer de la nourriture, des médicaments et la Livre libanaise perd valeur chaque jour qui passe ».

Les files de personnes devant le centre d’urgence que Pro Terra Sancta a aménagé dans les jours qui ont suivi l’explosion sont de plus en plus longues. Des familles entières essayent de survivre grâce à l’aide offerte dans la cour du Couvent Franciscain de Gemmayzeh. Dans ces petits espaces se mêlent des histoires de souffrance et de faim.

Ici nos projets de soutien à la population se poursuivent sans relâche. Aujourd’hui, grâce à l’aide généreuse de beaucoup de personnes, reçue au cours des derniers mois, nous soutenons 500 familles à travers la distribution de colis alimentaires et de dispositifs de protection médicale. Dans les prochains mois 400 autres familles vont s’ajouter à celles-ci. De plus, les travaux de restructuration du Couvent Franciscain et de 20 maisons touchées par l’explosion continuent. Cinq nécessitent d’importants interventions de reconstruction. Un nouveau projet d’un dispensaire médical est en cours de réalisation et il a déjà reçu un nombre élevé de demandes de médicaments difficiles à repérer par ceux qui ont tout perdu dans l’explosion.

« Cette année nous voulons intensifier nos efforts pour soutenir la population libanaise ». En plus de fournir des biens de première nécessité, fondamentaux dans cette période d’urgence, notre priorité est l’éducation. « Nous sommes conscients de la grave émergence éducative à laquelle le Liban est en train de faire face – conclue Saltini – et nous sommes prêts à investir pour que les enfants retournent à l’école. C’est le premier pas pour faire repartir le Pays, pour atteindre une reprise à long terme. Cela sera difficile, mais fondamentale ».