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Beyrouth, une semaine plus tard: « Aux yeux des citoyens, le désir de renaître »

Giacomo Pizzi14 août 2020

Un peu plus d’une semaine après les terribles explosions qui ont détruit Beyrouth, père Firas Lutfi, Ministre franciscain de la région de San Paolo, de retour d’un voyage pour visiter les communautés en Syrie, fait e point sur la situation.

Beyrouth, une semaine plus tard. Nous rejoignons père Firas Lutfi, Mnistre franciscain de la région San Paolo, qui se trouve encore en Syrie, où il était allé rendre visite aux communautés et qui maintenant essaye par tous les moyens possibles de rejoindre ses confrères au Liban, mais qui est bloqué à Damas dans l’attente des résultats du prélèvement COVID-19. “Le virus ici”, nous explique-t-il, “se propage rapidement. Nous avons récemment reçu la nouvelle du décès de l’un de nos frères à Alep et de trois autres personnes qui ont contracté le virus, malheureusement la situation ne cesse de s’aggraver”.

Pendant ce temps, des nouvelles de Beyrouth arrivent en temps réel de la part des confrères qui travaillent sans relâche depuis le lendemain de l’explosion pour libérer les locaux du couvent détruit et aider la communauté dans ses besoins fondamentaux. « Dès le début – raconte-t-il – les frères de tout le Liban se sont unis aux frères du couvent détruit par l’explosion pour les aider de toute manière possible. Mais le plus beau témoignage vient des jeunes et des citoyens de Beyrouth. Comme me l’a dit hier un frère, « dans les visages et les citoyens de Beyrouth, je vois un grand désir de repartir »”.

En effet, les volontaires qui, dans ces jours, aident partout et de quelque manière que ce soit à récupérer des personnes et des biens sous les décombres ou à nettoyer les rues, sont beaucoup. “Plusieurs manifestations de la part du peuple ont eu lieu – nous dit encore père Firas – parce qu’on cherche les responsables, et ces manifestations ont conduit à la démission du Gouvernement. Mais en même temps, personne ne s’est arrêté, les hommes et les femmes de Beyrouth se sont immédiatement mobilisés pour leur ville”. Il y a beaucoup de douleur pour les centaines de morts et de blessés, dont la plupart porteront les signes de cette tragédie pour le reste de leur vie et il faudra beaucoup de temps pour reconstruire, mais Beyrouth veut renaître, renaître par le bas.

L’intervention de la communauté internationale a également été rapide; en plus de l’envoi de personnel et de biens de première nécessité, de nombreuses initiatives de solidarité et de collecte de fonds ont vu le jour en peu de temps. Parmi celles-ci, notre collecte de fonds: en une semaine, plus de 50 000 euros ont été collectés, qui seront utilisés pour apporter de l’aide à la communauté en distribuant des produits de première nécessité et en reconstruisant le couvent.

“Malheureusement, la structure est très ancienne – nous dit père Firas – et pour la plupart, elle est totalement inutilisable pour le moment. Il s’agit d’un très vieux bâtiment, le premier théâtre de Beyrouth; il y a 200 ans, la première représentation théâtrale du Pays a été accueillie ici, donc pour effectuer le travail, nous avons dû contacter des experts en antiquités pour des évaluations et, pour le moment, nous pouvons peu faire, nous pouvons juste sécuriser au moins deux salles pour accueillir les jeunes frères afin qu’ils puissent au moins se tenir à côté de la communauté”. L’église de Saint Joseph, en revanche, a subi moins de dégâts et les fenêtres et portes cassées ont été rapidement réparées et la pièce nettoyée.

En attendant, toujours avec l’aide des jeunes, des biens de première nécessité ont été fournis aux familles et on est en train d’évaluer les dégâts subis par la communauté afin de comprendre où et comment intervenir dans la rénovation et ses coûts.

Reconnaissants pour l’aide précieuse et rapide de chacun d’entre vous, nous continuons à collecter des fonds afin de pouvoir répondre le plus rapidement possible à tous les besoins qui se présentent au fur et à mesure. Nous ne pouvons pas abandonner les Libanais qui veulent répartir immédiatement.