« Dans les coulisses » du Terre Sainte Museum

Giacomo Pizzi8 mai 2017

«Venez, mais faites attention à où vous mettez les pieds…». Sara, de l’Association Pro Terra Sancta, avertit le muséologue et une archéologue qui sont en train de travailler au montage des nouvelles salles avec Père Eugenio Alliata, directeur du musée. « Qu’est-ce qu’il se passe ici?», on peut se demander. On ne reconnait presque pas le chantier et quelques secondes sont nécessaires pour s’orienter. Les derniers murs  ont été enlevés, les autres murs ont été mis à nu, sans la monochromie du mastic, leur histoire millénaire à découvert. Certaines salles sont des anciennes citernes romaines. «L’originalité consiste à retourner aux origines», écrivait Antoni Gaudì. Cette remarque exprime la signification de l’ensemble du projet plus que toute autre. Comme dans un grand chantier médiéval, toute la communauté est impliquée. De plus, l’idée de revenir aux origines est le cœur de la foi, de la passion et de l’engagement qui ont porté les franciscains et Saint François à être présents en Terre Sainte.

«Jésus étant né à Bethléhem en Judée, au temps du roi Hérode, voici des mages d’Orient arrivèrent à Jérusalem…» (Matthieu 2,1). Qui était Hérode? Pourquoi il y avait Hérode, un roi, et des soldats romains? L’une des salles qui seront inaugurées racontera l’histoire d’Hérode le Grand,  de son royaume, de sa descendance et de ses palais de luxe. Comme ceux qui ont été découverts par les franciscains dans la zone de Bethléem, à Macheronte et à Jéricho.  Certains matériaux des fouilles de ces palais seront montrés au publique au Couvent de la Flagellation, dans un espace nommé, justement, « Maison d’Hérode » . En réalité, il s’agit de structures de l’époque des croisés qui n’ont rien à voir avec Hérode. La tradition se justifie en disant qu’elles se trouvent là où il y avait probablement la Forteresse Antonia, siège de la garnison romaine de Jérusalem.

L’idée de retourner aux origines devient encore plus concrète quand on peut voir et examiner les objets de la vie quotidienne de l’époque de Jésus. Comment cuisinait la belle-mère de Pierre? Quelles casseroles elle mettait sur le feu? Quelle cruche tenait Marthe quand elle versait à boire aux disciples de la maison de Béthanie? Quelle forme avait la bouteille de parfum brisée par la Madelaine? Et Pierre, quelle monnaie trouva-t-il dans la bouche du poisson pour payer le tribut? A ces questions ont peut trouver une réponse grâce au travail de l’archéologue dans un musée dédié à la Terre Sainte. Et ainsi même des petites lumières en céramique, apparemment insignifiantes, permettent de s’imaginer la nuit, quand on marchait d’une pièce de la maison à l’autre, quand la lumière éclairait les visages des habitants ou les parchemins dans la synagogue. Les objets de l’exposition arrivent de Capharnaüm, Magdala, Jérusalem, l’Hérodion à côté de Bethléem et d’autres places liées aux Evangiles, témoins silencieux mais directs de l’époque.

Dans ces espaces qui nous permettent de rentrer dans le monde de Jésus et de ses contemporains, on travaille encore aujourd’hui. Un nouveau milieu à utiliser comme entrepôt a été achevé et il collectera des objets archéologiques particuliers. Il s’agit d’ossuaires – c’est-à-dire des récipients d’os des défunts – d’il y a 2000 d’années. Il s’agit de chapiteaux, bas-reliefs et fragments de mosaïques, parfois tellement lourds que plusieurs ouvriers sont nécessaires pour les déplacer. Pour cet énorme travail, chaque étape est fondamentale, chaque action a une immense valeur car elle signifie s’occuper de l’objet en soi et de la raison pour laquelle on le protège.

Mener ce type de projet est très complexe mais en même temps fascinant: le désir de comprendre la vérité et la recherche de la meilleure solution vont de pair. L’objectif est clair:  communiquer à tout le monde ce qui a été découvert et découvrir ce qui, dans le coin, attend encore d’être retrouvé! 

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