Le centre d’études Orientales du Caire, où le dialogue est la vie

Giacomo Pizzi9 juillet 2019

Le Caire. Le soleil bat fort en ces chaudes journées d’été. L’humidité colle à la peau et le smog qui règne dans les rues du quartier pauvre du Muski recouvre avec son voile une ville surpeuplée et chaotique. C’est précisément ici que nous rencontrons le frère Vincenzo Mistrih, directeur du centre franciscain d’Études Orientales, un point de référence et d’aide précieuse pour tout le quartier, parmi les plus peuplés et les plus pauvres du Caire. Son deuxième directeur, père Gabriele Giamberardini, a adressé le Centre de Musky vers sa première et actuelle vocation: l’approfondissement du christianisme oriental.

Le « Centre franciscain d’Études chrétiennes orientales » est né – précisément – au Caire à la demande de la Custodie de Terre Sainte en 1954. Aujourd’hui, il est dirigé par frère Vincenzo Mistrih. « La bibliothèque Musky – dit-il – est maintenant un point de rencontre privilégié entre le christianisme latin et orthodoxe. Parmi les coptes, ce sont surtout les laïcs qui fréquentent le centre à la recherche d’informations, de documents, de sources dans la première bibliothèque chrétienne du Caire. Au fil du temps, une deuxième voie de rencontre avec le monde islamique s’est également ouverte. « La classe musulmane instruite a commencé à fréquenter et à faire des recherches même dans le domaine chrétien. Les étudiants de l’Université d’Al-Azhar sont très intéressés à la rencontre entre l’Islam et le Christianisme, par exemple aux croisades: ils veulent savoir pourquoi les papes ont soutenu les croisades, pourquoi les croisés sont venus et ce qu’ils ont fait ». Et c’est une bonne chose, ajoute-t-il, parce que « l’étude des sources établit la réalité de manière objective et pas seulement d’un côté ».

Parmi les requêtes de ceux qui – de l’Islam – s’approchent de la bibliothèque, il y a surtout la vision des bulles papales, mais aussi la vie des saints et l’histoire de l’Europe chrétienne. Donc, c’est une grande responsabilité celle-ci du centre dans la promotion du savoir et de la rencontre. Cependant, les inquiétudes pour l’avenir ne manquent pas: « notre difficulté principale, maintenant, est le manque de personnel. Les personnes présentes peuvent garantir la continuation du centre pour quelques années, mais il y a des questions en regardant à l’avenir ». C’est pour cette raison-là qu’ATS pro Terra Sancta soutient cette importante réalité pour toute la ville depuis des années par l’envoi régulier de ressources. Afin que cette activité ne cesse pas, pour continuer à miser sur le dialogue, chemin de paix et de coexistence.

Bien que réduite en nombre, la paroisse de Musky survit et s’occupe principalement d’apporter assistance et soutien aux nombreuses familles vivantes dans la pauvreté. Ici aussi, la révolution apportée par Saint François qui a rencontré le petit-fils de Saladin il y a 800 ans fait son chemin: « Nous aidons beaucoup des gens – conclut fra Vincenzo – en particulier les musulmans, qui sont la majorité, à vivre dignement. Et nous ne nous lassons pas de rencontrer n’importe qui a besoin. C’est notre vocation franciscaine, c’est l’enseignement que nous ont donné les pauvres d’Assise ».

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