POURIM : LA VÉRITABLE HISTOIRE DU CARNAVAL

Veronica Brocca3 mars 2022

D’où vient le carnaval ?

En Italie et dans la plupart des pays du monde, le carnaval animé est célébré ces jours-ci. Les rues d’Europe, des États-Unis, du Canada et d’Amérique du Sud sont prêtes à accueillir des couleurs exubérantes, des costumes traditionnels, des masques et beaucoup de jubilation, qui culminera avec le mardi gras. La fête du carnaval a été officiellement institutionnalisée en 1296, lorsque le Sénat de la République de la Sérénissime a promulgué un édit qui faisait de la veille du Carême un jour férié. Cependant, les origines du Carnaval sont lointaines et précèdent la naissance de Jésus : on peut en effet dire que le Carnaval est né en Terre Sainte. Traditionnellement, la fête a ses racines dans le célèbre Livre d’Esther, qui raconte l’avènement de la « plus joyeuse de toutes les fêtes »: le Pourim.

Pourim : origine du festival

Pourim est une fête juive, qui est célébrée chaque année les 14 et 15 du mois hébreu d’Adàr (mars). La célébration commémore le renversement de fortune du peuple juif qui a échappé à un terrible massacre grâce à l’intervention courageuse de la reine Esther. L’origine du nom et la propagation de Pourim se trouvent précisément dans le livre d’Esther, une jeune fille juive, élevée par le patriote juif Mardochée. L’histoire d’Esther se déroule à une époque où les Juifs étaient en exil sous le puissant roi perse Assuérus. Après avoir répudié sa femme Vasti, le roi a choisi la belle Esther comme nouvelle épouse et reine parmi une multitude de filles.

La menace d’extermination

Une fois dans le palais et dans les grâces du roi, la jeune Esther suit les conseils du sage Mardochée et ne révèle à personne son appartenance au peuple d’Israël. Il est curieux que le nom Esther en hébreu signifie « Je me cacherai », car la reine Esther restera longtemps silencieuse sur sa véritable identité, pour ne la révéler qu’au moment opportun. Le récit se poursuit en exposant le plan du maléfique Amàn, haut fonctionnaire du royaume et conseiller du roi. Un jour, Amán apprend que Mardochée refuse de s’agenouiller sur ses traces. En colère, il décide d’exterminer le peuple juif et fait approuver son plan par le roi Assuérus. Ce dernier n’est toujours pas au courant du lien entre sa femme Esther et les Juifs. Pris d’angoisse, Mardochée exhorte Esther à intercéder auprès du roi et à le convaincre de retirer l’ordre du massacre.

L’intervention d’Esther

La reine se prépare à la rencontre avec le roi Assuérus par des prières et des jeûnes. Il est bien conscient du risque qu’il court : quiconque se présente au roi sans être d’abord convoqué est coupable de mort. Fidèle à l’aide de Dieu, Esther informe le roi du massacre voulu par le méchant Amán et le supplie de sauver son peuple et elle-même, en tant que Juive. Le courage d’Esther brise le cœur du roi. Ce dernier émet un ordre de condamnation contre tous les ennemis des Juifs dans son royaume, que nous lisons dans le livre biblique. « Le roi a donné aux Juifs de chaque ville le pouvoir de rassembler et de défendre leur vie, détruisant, tuant et exterminant toute force armée, peuple ou province qui les persécutait, enfants et femmes, et leurs biens pouvaient être pillés, en un seul jour : le treizième du douzième mois, le mois d’Adàr, dans toutes les provinces du roi. » Les Juifs gagnent tous les ennemis et Mardochée rédige un décret établissant la fête de Pourim, parce que l’angoisse s’est transformée en joie et en deuil en un jour de joie glorieuse.

Le Carnaval juif

Aujourd’hui, au mois d’Adàr, le peuple juif pratique un jeûne de l’aube au crépuscule, en souvenir du jeûne et des prières accomplies par Esther. Cette année, Pourim tombe les 16 et 17 mars. À cette époque, les rabbins liront dans les synagogues le livre d’Esther, en hébreu le « Meghillàth Estèr », puis ils organiseront de grands banquets avec des plats typiques de la fête, échangeront des cadeaux et aideront les plus nécessiteux. À l’occasion de la fête de Pourim ne peut pas manquer les Hamantashen , littéralement « les oreilles d’Aman »: ce sont des biscuits triangulaires, farcis de chocolat ou de confiture avec l’ajout de fruits secs et dans la cuisine juive sont parmi les desserts les plus populaires et appréciés. Le Pourim se caractérise par une atmosphère de carnaval, où les jeunes chantent, trinquent et dansent pendant deux jours entiers et se déguisent dans les costumes les plus variés, en mémoire du renversement du destin du peuple juif.

Mais que signifie Pourim ?

L’étymologie est énoncée dans le livre biblique d’Esther : « Aman, fils d’Ammedàta, l’aghalite, persécuteur de tous les Juifs, a décrété d’exterminer les Juifs et de jeter le pur, c’est-à-dire le destin de les massacrer et de les détruire. Mais quand la reine Esther fut entrée en présence du roi, il ordonna par écrit que la méchanceté qu’Aman avait complotée contre les Juifs lui tomba sur la tête et le fit pendre, lui et ses enfants, à la potence. « C’est pourquoi ces jours étaient appelés Pourim, par le mot pur. »

Le terme indique donc le jour du massacre tiré au sort aux mains d’Aman.

Le livre d’Esther se termine en déclarant que chaque famille devra se souvenir de célébrer Pourim de génération en génération.

Pour en savoir plus sur le thème du Carnaval juif et son caractère folklorique, nous vous recommandons d’écouter le podcast dédié à Pourim.