Préserver l’héritage culturel de la Terre Sainte

Giacomo Pizzi11 octobre 2010

« L’histoire de la Terre Sainte » est un projet dont le but est de collationner, archiver et préserver un héritage séculaire. Il améliorera la connaissance de l’histoire documentée de la chrétienté dans ces régions. Il permettra également d’avoir des informations à jour sur l’expérience de la présence franciscaine et les travaux actuellement entrepris par la Custodie. L’initiative, soutenue par la Custodie de Terre Sainte et par son ONG à but non lucratif, ATS Pro Terra Sancta, est née de la nécessité de soutenir non seulement les « pierres vivantes », mais de préserver aussi les « pierres de la mémoire ». L’objectif est donc de valoriser le travail d’archivage, de documentation, historique et artistique entrepris par les frères franciscains depuis huit siècles au nom de toute la chrétienté. Le but ultime est de créer un musée moderne à Jérusalem.

Emanuela Compri est une archéologue volontaire pour ATS Pro Terra Sancta et la Custodie de Terre Sainte, qui travaille depuis plusieurs mois au musée archéologique du Studium Biblicum Franciscanum. Elle revient sur son expérience personnelle et sur ses relations avec les découvertes franciscaines et les archives.

« Quand s’unissent cette terre et la possibilité d’y consacrer du temps et des compétences, les possibilités de rencontres sont infinies. C’est grâce à l’une de ces rencontres que, lors d’un dîner de Noël à Bethléem, j’ai fait la connaissance de Daniela, volontaire pour la Custodie, qui aidait à cataloguer les découvertes au musée archéologique de la faculté de Sciences bibliques et d’Archéologie. Je suis partie pour la Terre Sainte en novembre dernier, pour travailler volontairement pendant un an, pleine d’enthousiasme et d’attentes devant toutes les nouveautés qui s’annonçaient. Le type de service pour lequel j’étais partie était différent de mon travail et de mon milieu habituel, ce qui me donnait la possibilité d’apprendre et de faire mes preuves dans un nouvel environnement de travail. Mais comme chacun sait, la vie est imprévisible… et de nouvelles opportunités se présentent en permanence. Pour revenir à cette soirée de décembre, j’apprends donc l’existence du projet concernant le musée de la faculté de Sciences bibliques et d’Archéologie, ce qui attire immédiatement mon attention. Car, justement, mon domaine de travail est l’archéologie. Après mon diplôme, j’ai continué dans ce secteur et je suis devenue ce qu’on appelle un « travailleur de terrain », en d’autres termes, je m’occupe de fouilles archéologiques en milieu urbain et rural, où je mets à jour des restes antiques et je reconstruis des fragments de notre passé à tous. Le dévouement dont ont toujours fait preuve les pères franciscains pour la terre de Jésus a fait d’eux les premiers pionniers de l’archéologie en Terre Sainte ; on trouve dans leur musée non seulement leurs découvertes, mais aussi la signification des endroits qui jalonnent le chemin emprunté par chaque pèlerin. Quelques mois après, j’ai aussi eu la possibilité d’offrir une partie de mon temps de volontariat au projet de catalogage du musée. C’était une opportunité exceptionnelle qui s’insérait bien dans mon parcours personnel, déjà bien mûri, et qui s’adaptait vraiment bien à mon domaine professionnel. Le travail consiste à compiler une base de données informatisée qui contient des informations sur chaque découverte archéologique et objet conservé au musée, proche de la première station de la Via Dolorosa. Le processus de catalogage, précédant la réorganisation et la modernisation des expositions du musée, donne au personnel volontaire la possibilité de toucher des reliques qui, autrement, resteraient enfermées dans une vitrine, ainsi que d’accéder à l’univers de connaissances caché derrière chaque objet et qui ouvre un réseau infini de savoirs. Il faut de la constance, de la curiosité, de la passion et de la patience, parce ce qu’être du métier ne signifie pas connaître tout l’alphabet : il faut aller chercher les lettres inconnues à partir de celles qu’on connaît. Je suis accompagnée dans cette quête par un guide exceptionnel, le père Eugenio, qui, avec une simplicité et une générosité infinies, partage tout son savoir avec quiconque le lui demande. Je l’ai déjà entendu dire : « la culture, c’est comme l’amour : plus on la partage, plus elle grandit ! »»

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Le projet « l’Histoire de la Terre Sainte »