Se préparer au Noël parmi les bombes d’Idlib

Giacomo Pizzi18 novembre 2019

Ces derniers mois, les vents de guerre ont repris violemment dans le nord de la Syrie: au nord-est, l’armée de Damas combat la dernière résistance djihadiste, tandis que les Turcs envahissent depuis début octobre la zone kurde au nord-ouest. Et malgré les nouvelles explosives au goût de propagande qui annoncent d’importantes conquêts diplomatiques ou le succès d’opérations telles que l’assassinat d’Abou Bakr Al-Baghdadi, Calife du Daech, le chaos règne dans les provinces du nord.

Inutile de dire – nous l’avons répété beaucoup de fois – que ceux qui paient les conséquences très lourdes de cette tragédie de neuf ans sont le peuple qui lutte pour sa survie pour la guerre où ils se battent toujours et pour une paix qui n’offre pas beaucoup plus que des décombres et la faim, dans les endroits où les bombes ne tombent plus.

C’est pourquoi le témoignage de l’un des deux derniers chrétiens religieux de Knaye et de Yacoubieh, deux villages de la province d’Idlib au nord-est de la Syrie, a été particulièrement frappant ces jours-ci:

« Nous sommes un petit bateau dans une mer de calomnies. Nous ne sortons presque jamais, car nous risquons d’être volés, voire enlevés. Nous sommes soumis à une violence continue et nous sommes continuellement persécutés et diffamés. Jésus dit: « Heureux serez-vous quand ils vous persécuteront et ils diront tout ce qui est mal contre vous » et c’est vraiment une consolation et une certitude pour nous au milieu de toutes les violences. Les bombes continuent de tomber autour de nous, dans cet affrontement sans fin entre les forces gouvernementales et les djihadistes restants. Récemment, ils ont emprisonné trois membres de la communauté pour de fausses accusations et nous ne savons pas s’ils feront l’objet d’un procès équitable ou s’ils nous demanderont des sommes importantes pour la rançon. Parce que sous le contrôle djihadiste, l’anarchie règne.

Malgré cela, nous allons bientôt commencer des activités pour nous préparer pour Noël, la fête du seul espoir qui nous soutient. Avec les enfants, nous avons commencé à préparer des berceaux à donner à chacune des 250 familles de la communauté, tandis qu’avec les garçons, nous préparons un concert pour le lendemain de Noël. Nous ne pouvons rien montrer à l’extérieur, nous ne pouvons pas afficher de décorations, mais chaque maison aura son berceau et chacun d’entre nous se préparera dans son cœur pour la fête. En plus des activités dans la paroisse, nous allons donner à chaque famille un paquet de survie plus substantiel que ceux que nous distribuons déjà et une petite contribution financière pour aider. Cela a été possible grâce à votre aide, car nous ne pouvons plus recevoir de soutien pour le moment. Votre aide et vos prières nous permettent de survivre dans cette tragédie sans fin ».

Il est essentiel pour nous de continuer à soutenir les deux franciscains et les communautés de Knaye et de Yacoubieh, qui ne reçoivent aucun autre type de soutien et sont en tribulation.

Soutenez-les toi aussi!