guerre en syrie

Syrie, y a-t-il encore de l’espoir après 11 ans de guerre civile ?

Veronica Brocca15 mars 2022

Aujourd’hui marque le onzième anniversaire de la guerre civile syrienne, qui a débuté le 15 mars 2011. On estime qu’à la suite du déclenchement du conflit, environ 84% de la population syrienne vit en dessous du seuil de pauvreté. Plus de 14 millions de personnes sont touchées par la crise humanitaire et 57 % des survivants en contact direct avec le conflit signalent des dommages permanents. La majeure partie de la population souffre de la faim. L’un des témoins de cette réalité tragique est le Père Ibrahim, qui depuis son Alep nous parle des défis quotidiens, qui ont également augmenté suite à la coupure d’électricité par le gouvernement. Nous publions sa lettre dramatique.

Les paroles du Père Ibrahim

Chers amis,
Paix et bien.

Aujourd’hui, nous nous souvenons du début de la crise syrienne. Onze ans se sont écoulés, alors que nous continuons d’espérer un jour où la paix illuminera notre pays blessé. Je me souviens de tous les scénarios terribles de cette guerre et de ses résultats, en particulier le stade du Covid et de l’embargo qui a commencé en 2019 et qui se poursuit aujourd’hui et se manifeste à travers un grave détérioration des conditions de vie, continuant à laisser ses ombres sur la vie de chaque personne vivant à Alep.
Un rhume qui « mord » sans aucune possibilité de se réchauffer, une faim due à l’inflation et à la hausse des prix, en particulier de la nourriture. La nôtre est une vie dans l’obscurité où nous avons dans la ville deux heures d’électricité qui ne suffisent pas à tirer l’eau vers les maisons …
Pour nous, il était presque impossible pendant des jours et des jours de prendre une douche, de nettoyer les vêtements, de les rincer et de repasser les vêtements…
Une dure réalité, ai-je dit, qui continue à ce jour.

Avec la guerre en Ukraine, nos blessures s’ouvrent à nouveau… et les larmes reviennent aux yeux, parce qu’en Ukraine le drame du mal dans le monde se répète, un nouveau foyer est créé, comme dans notre pays, pour la souffrance et la mort…
Nous suivons avec tristesse le processus noir de la guerre alors que nous vivons notre processus, de la mort lente… très lent…
Dans la prière pour l’Ukraine, nous prions pour un monde désordonné qui perd sa boussole et va vers son autodestruction. Parmi tant de résultats, la guerre en Ukraine a beaucoup sur la vie de l’homme dans le monde entier, alors imaginez quelles pourraient être ses répercussions sur la vie de l’homme qui vit en Syrie, en particulier à Alep.
Quelques jours avant la guerre, la farine a disparu du marché d’Alep. Avec son début, un saut sévère et soudain dans la hausse des prix des denrées alimentaires, a lancé l’homme déjà battu sur le chemin de la mort, pour une autre détérioration, avec laquelle on ne peut plus parler d’une vie digne de la personne humaine.

La lumière dans la réalité la plus sombre

Dans cette situation, voici un « tablier » brun qui a l’odeur de sainteté de saint François, qui continue d’espérer contre toute espérance… il continue de laver les pieds de ses frères citoyens qui sont tous devenus pauvres. Face à l’aggravation de la situation à tous points de vue, si la lumière n’arrive pas, nos genoux pliés dans la prière l’implorent et avec un service humble, créatif et désintéressé, la rendent présente dans la vie de chaque Alépienne.

La lumière vient, chers amis, parce que le Christ est ressuscité; elle vient parce que la charité est présente et qu’elle est très forte et efficace;
Le Matin est là parce que le chemin de l’Église est une « marche ensemble » et parce que nous prions tous ensemble les uns pour les autres et parce que nous nous aidons les uns les autres ensemble pour continuer cette mission à Alep. Bonne continuation sur le chemin du Carême;
bonne continuation sur le chemin du don total de soi à Dieu et à nos frères et sœurs blessés par la guerre;
et une bonne continuation sur le chemin de la charité, manifestée par la prière et les dons généreux… S’il vous plaît, n’oubliez pas la Syrie, s’il vous plaît, au milieu de tant d’inquiétudes, n’oubliez pas l’homme laissé dans la périphérie existentielle du monde, ici à Alep… Je vous souhaite tout le meilleur dans Le Seigneur.


Fr. Ibrahim

Comment nous soutenir

Dans les centres d’aide d’urgence spéciaux, nous offrons des produits de première nécessité, tels que de la nourriture, des vêtements, des médicaments, des produits pour bébés (couches et lait en poudre). Votre aide est fondamentale pour la survie des communautés chrétiennes, témoins d’une foi ferme et irréductible.