Un musée qui raconte la Terre Sainte: témoignage d’une volontaire

Giacomo Pizzi10 mars 2011

MuseumUn nombre extraordinaire de pélerins envahit la Via Dolorosa et les Lieux Saints. Certains commencent également à se montrer à la porte du Musée, habituellement fermée, et s’étonnent de pouvoir entrer. Curieux, distraits, pieux, experts; à présent, le Musée est enfin ouvert à tous.

Ce patrimoine d’histoire, de culture et de foi, né il y a plus d’un siècle et enrichi par les extraordinaires pièces des fouilles menées avec ténacité et passion par les archéologues franciscains dans les années 90, commence à devenir accessible à quiconque visite la ville.

La disponibilité des Pères responsables du musée, toujours prêts à répondre aux questions des visiteurs, est maintenant permanente. Grâce à la présence des volontaires, l’ouverture est garantie 5 jours par semaine, le matin et l’après-midi, et nous espérons pouvoir continuer ainsi. Beaucoup de réactions positives ont été enregistrées les premiers mois, les guides expriment surtout de la surprise et de la satisfaction: « Je viens ici depuis trente ans et j’ai toujours vu porte close. », « Je n’y suis jamais entré. Maintenant que je l’ai visité, j’y amènerai mes groupes », « Vous exposez des objets très impressionants. »

C’est un nouveau pas, considérable, mais nous n’en sommes qu’au début. Alors que l’itinéraire est en cours de clarification grâce à l’ajout d’explications et d’informations sur les pièces exposées, ainsi que la sélection des vitrines et la vérification des contextes d’appartenance, l’énorme travail d’archivage digital de tout l’inventaire continue. C’est une occasion supplémentaire de rencontre, de dialogue, de communication entre public et spécialistes (archéologues ou experts dans la conservation des biens culturels) qui, tout en travaillant sur la banque de données, répondent volontiers aux questions et commentent les objets. Les visiteurs les plus chanceux sont guidés par le Directeur du Musée, père Alliata, qui, selon l’interlocuteur, entre dans une variété infinie de soulignements et d’approfondissements divers, sans négliger les intérêts de chacun, lors d’une visite qui est à chaque fois nouvelle et imprévisible.

Cette porte ouverte suscite de la curiosité. Elle est quelquefois prise pour un Centre de Documentation et recueille des demandes de tous genres, auxquelles la pauvre bénévole dilettante répond comme elle peut. Les visiteurs sont de tous types, de toutes nationalités, religions et cultures: des groupes de juifs super organisés fascinés par la vieille et élégante pharmacie du Saint-Sauveur (certains voudront plus d’informations sur le légendaire Baume de Jérusalem…), des touristes, qui, guide à la main, demandent à visiter la maison de Pilate, des pélerins russes qui implorent une explication dans leur langue, des délégations de prêtres, des experts archéologiques qui ne cachent pas leur enthousiasme. Un touriste péruvien accompagné de sa mère ne sait pas ce qu’est le Saint-Sépulcre, deux Mohammed de 12 et 13 ans observent avec un grand sérieux chaque vitrine du musée en exprimant leurs commentaires (probablement) favorables, les étudiants du Studium entrent et sortent avec désinvolture, parfois avec un appareil photographique ou un fascicule à la main.

Dans ce musée, le professionnalisme passionné de générations de franciscains studieux peut enfin rencontrer la simple soif de connaissance, de concrétisation, de vérité historique de tant d’hommes et de femmes qui viennent à Jérusalem, le centre du monde.

Témoignage de Lella Faberi, volontaire ATS pro Terra Sancta

L’ATS pro Terra Sancta, l’ONG de la Custodie de Terre Sainte, soutient la création d’un centre de musées à Jérusalem au moyen du projet « Raconter la Terre Sainte ». Il s’agit d’une initiative lancée par le Custode de Terre Sainte, père Pierbattista Pizzaballa, pour promouvoir une connaissance documentée de l’histoire de la chrétienté en ces lieux et informer sur l’expérience de la présence franciscaine et sur les oeuvres actuellement développées par la Custodie: un projet visant à recenser, archiver et conserver un patrimoine séculaire. Avec l’objectif fondamental de non seulement soutenir les « pierres vivantes » de la Terre Sainte, mais aussi de conserver les « pierres de la mémoire ».