Panneaux de Capharnaüm

Un nouveau regard sur Capharnaüm

Giovanni Caccialanza5 juillet 2022

À Capharnaüm, sur les rives du lac de Tibériade, de nouveaux panneaux d’information guideront désormais les visites de touristes et de pèlerins vers l’un des sites archéologiques les plus importants de Terre Sainte. Enfin, il vient à dire. C’est ce que confirme le père Luca Panza, franciscain, qui est à Capharnaüm depuis près de neuf ans, suivant le projet depuis sa création : « Il a fallu cinq ans pour installer les panneaux à Capharnaüm », dit-il en riant. « Mais le résultat est bon, du moins d’après ce que je peux voir sur les photos » (le père Luca est maintenant de retour en Italie).

Les débuts, en 2017

Il y a donc cinq ans, en 2017, avant la pandémie et la crise des matières premières, le besoin s’est fait sentir d’installer de nouveaux panneaux d’information pour les visiteurs arrivant sur le site de Capharnaüm. Frère Luc explique pourquoi : « Les pèlerins qui étaient allés à Capharnaüm, quittant souvent et volontairement le site, nous demandaient aux frères où ils étaient allés. Ils ont posé des questions sur les endroits qu’ils avaient visités, quels endroits ils étaient… Surtout les pèlerins d’Asie. »

Les visites du site de Capharnaüm « sont souvent très rapides, un peu au centime, souvent par des touristes individuels. C’est pourquoi », poursuit le Père Luca, « j’ai pensé à installer sur le site des panneaux qui pourraient aider les visiteurs ». C’était, en fait, novembre 2017.

La proposition a été immédiatement transmise à l’attention du Père Francesco Patton, Custode de Terre Sainte, qui a immédiatement garanti l’autorisation. « Francesco a donné le placet », dit le père Luca avec un fort accent brescien. Le Père Custode a également fourni à la communauté de Capharnaüm des indications pratiques sur la réalisation des panneaux: ceux-ci auraient dû être similaires, dans la forme, la couleur, les écrits … à ceux qui étaient alors déjà présents sur le site de l’église de la Flagellation, dans la vieille ville de Jérusalem.

Experts pour les textes

Le Père Luca, réconforté par l’avis favorable du Custode, a contacté au cours de l’année suivante, 2018, un comité d’experts qui pourrait rédiger les textes pour les panels. Ce n’était pas un travail très simple: Capharnaüm est un site compliqué, qui a été étudié pendant longtemps dans diverses directions et dont de nombreux aspects ont été explorés. Bref, la matière est abondante, et s’orienter demande de l’expérience. « Nous avons immédiatement contacté Fra Alessandro Coniglio, qui a fait une première ébauche de ce qui pourrait être l’explication du site, puis nous avons demandé à plusieurs reprises l’avis de Fra Eugenio Alliata », explique le père Luca.

Le père Alessandro Coniglio et le père Eugenio Alliata, tous deux franciscains, sont deux autorités dans le domaine de l’archéologie biblique. Le Père Coniglio, professeur d’hébreu biblique au Studium biblicum franciscanum, est le secrétaire général de cette institution de formation de l’Ordre d’Assise, avec d’importantes responsabilités scientifiques. Le père Eugenio Alliata, aujourd’hui professeur émérite, est considéré comme une autorité incontestée dans le domaine de l’exégèse biblique et de la contextualisation historique des textes sacrés.

Prêt à partir

En bref, après avoir recueilli l’avis des autorités compétentes et rédigé les textes pour les groupes spéciaux, la phase de mise en œuvre technique a commencé. « Nous nous sommes retrouvés, sur les conseils de François, le Custode, avec Sara Cibin, qui est à la tête du musée Terra Sancta à Jérusalem. Avec elle et avec Vincenzo Zuppardo, qui est également impliqué au niveau technique dans des projets de conservation en Terre Sainte, nous avons commencé la partie opérationnelle. Nous avons vérifié les matériaux, l’emplacement, la taille des écrits… ».

Après avoir tout peaufiné également d’un point de vue technique, seule l’approbation finale de la Custodie manquait, avec la couverture financière. Le Père Luc se tourna vers le Discretory, l’organe compétent au sein de l’établissement de Jérusalem. Aucune objection n’a été rencontrée, et en effet, on pensait que le capharnaüm pourrait devenir une expérience utile pour tous les couvents de la Custodie. La permission a donc été donnée.

L’arrêt de la pandémie et la fin des travaux

Mais, on le sait, toutes les étapes organisationnelles prennent du temps avant tout. Et entre-temps, nous avions atteint le seuil de 2020. Au début de cette année, le projet était prêt. « Mais ensuite, le Covid est arrivé », dit le Père Luca. Et là, les travaux se sont échoués. Par la suite, avec la timide réouverture du commerce, il y a eu la crise des matières premières, qui encore aujourd’hui fait sentir ses effets: « Et la matière était là, puis la matière n’était pas là », commente ironiquement le Père Luca, « alors nous avons dû faire les inspections: et où nous les avons mises, et où nous ne les mettons pas … ». Bref… La reprise laborieuse post-pandémique a également ralenti ce projet.

Mais au final, tout s’est bien passé, et aujourd’hui les panneaux d’information, de couleur marron écrit en ocre et crème, se démarquent sur le site de Capharnaüm. « J’espère qu’ils resteront à temps, pour donner un coup de main aux touristes et aux pèlerins qui entrent dans ce site archéologique. J’espère qu’ils serviront surtout les touristes qui viennent chez nous un peu seuls, qui au moins ici trouveront un peu d’explications bien faites ».. C’est ainsi que commente le Père Luca, toujours souriant.

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