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Bethléem: Une co-cuisine pour recommencer à zéro.

Giacomo Pizzi31 mars 2020

L’Association Pro Terra Santa remporte un projet pour les minorités chrétiennes de Bethléem.

L’association Pro Terra Santa, en collaboration avec le VIS et la Fondation Jean-Paul II, remporte un appel à propositions de l’Agence italienne de coopération au développement. Un projet destiné aux minorités chrétiennes pour repartir du tourisme, de la culture et de la gastronomie quand le cauchemar du Coronavirus sera terminé.

Associazione pro Terra Sancta sera partenaire d’un projet en consortium avec deux autres organisations italiennes qui viennent d’être approuvées par l’Agence italienne de coopération au développement. Avec le Volontariato Internazionale per lo Sviluppo (VIS), le chef de file du projet, et la Fondation Jean-Paul II, elle a présenté une proposition de projet intitulée « Intégration socio-économique des minorités chrétiennes en Terre Sainte par la protection du patrimoine artistique, gastronomique et environnemental local ». L’appel à propositions lancé par la Coopération italienne, auquel les trois organisations ont répondu, vise à soutenir les minorités chrétiennes en Terre Sainte.

Selon les données démographiques recueillies en 2017, le nombre d’Arabes chrétiens en Cisjordanie, appartenant aux différentes confessions, a atteint environ 2,5 % de la population (environ 59 000), moins de 1 % dans la bande de Gaza, soit 1 300 sur 2 millions d’habitants. La tendance est toujours à la baisse, on estime qu’en 2020 les chrétiens ne représenteront que 1,6 % de la population totale. Des chiffres, des pourcentages, mais surtout des personnes. Les familles qui ont quitté leur terre au fil des ans à la recherche de meilleures conditions de vie. L’annonce et le projet s’adressent spécifiquement à ce segment de la population pour tenter de freiner la diaspora des familles chrétiennes et encourager leur séjour en Terre Sainte. En fait, cette communauté minoritaire a toujours fait partie intégrante de la société palestinienne et a représenté un élément d’équilibre et de médiation, assumant un message de paix dans un contexte extrêmement éprouvant et fragile.

Le projet, qui durera un an, verra les trois différentes organisations collaborer avec des partenaires laïcs et religieux locaux. Ces trois institutions chrétiennes parmi les plus actives en Terre Sainte (franciscains, salésiens et lasalliens) ont toujours été proches de la communauté chrétienne des Territoires palestiniens. Les trois organisations impliquées en synergie dans le projet ont décidé de se concentrer sur trois éléments importants pour le développement économique et culturel d’un pays : l’art, les traditions gastronomiques et l’environnement.

Chacune des trois ONG agira sur un aspect spécifique, mais avec l’objectif commun de créer des formations professionnelles et de nouvelles entreprises sociales intégrées et durables. Le VIS portera sur la formation à la gestion et à la gestion durable des œuvres sociales – avec l’Université de Bethléem gérée par les Lasalliens – et sur la récupération d’espaces verts pour l’intégration communautaire dans le parc Cremisan géré par les Salésiens. La fondation GPII gérera la formation et l’emploi dans le secteur des arts et de l’artisanat, en collaboration avec le Centre d’artisanat de Piccirillo, en collaboration avec les Franciscains. Enfin, l’association Pro Terra Santa, toujours en collaboration avec les Franciscains, va promouvoir des activités de restauration et d’hospitalité gérées par des femmes chrétiennes en situation de vulnérabilité.

Six femmes chrétiennes de la région de Bethléem seront choisies pour participer au projet de co-cuisine de l’association Pro Terra Sancta. Il s’agit de créer un espace équipé pour une cuisine communautaire (d’où le nom de Co-kitchen) et solidaire. L’idée est d’offrir aux femmes défavorisées, qui se tournent souvent vers le Centre de santé et d’écoute d’urgence dirigé par l’assistante sociale Naila Nasser, une chance de rédemption. Des formations seront dispensées dans le secteur de la restauration et de l’accueil touristique. Les bénéficiaires acquerront une connaissance approfondie de la culture gastronomique palestinienne et internationale, ainsi qu’une vue d’ensemble de la profession, grâce à l’enseignement de chefs locaux et italiens de renom et à une structure technologiquement avancée qui sera mise en place au centre communautaire de Dar Al-Majus. Dans le bâtiment qui sera situé dans le centre historique de Bethléem, à quelques pas de la Basilique de la Nativité, seront préparés des plats non seulement pour les touristes et les pèlerins invités dans les maisons d’hôtes gérées par l’association, mais aussi pour les services de restauration opérant dans d’autres projets et pour les familles locales lors d’événements de toutes sortes.

Nous partons de la culture et de l’amour des traditions culinaires. Un projet qui devient précieux, encore plus aujourd’hui, à la lumière de la récession qui frappera les Territoires palestiniens suite à l’urgence sanitaire apportée par le Coronavirus. Un espoir de recommencer pour le peuple palestinien quand il pourra revenir à la normale.