La victoire d’Alep : accueil, charité et unité

Giacomo Pizzi7 avril 2016

Le père Firas Lufti est le gardien de la communauté franciscaine du Collège de Terre Sainte d’Alep. Il est aussi le vicaire de l’église de Saint-François d’Assise, devenue la référence incontournable pour beaucoup de personnes, non seulement pour les chrétiens. Pendant une entrevue il nous raconte sa vie et le travail des franciscains.

Père Firas, que font les franciscains à Alep dans cette situation désastreuse ?

Notre activité principale est l’accueil. Le collège Terre Sainte, situé aux portes d’Alep, est une grande structure d’un ancien collège qui accueil maintenant les jeunes et les familles de la ville. Le collège est un lieu assez en sécurité. Il y un grand espace où les enfants peuvent jouer loin des bombes et les familles sont tranquilles.

En plus, il y a le centre d’accueil pour les personnes âgées et les malades. Cette structure est née dans la vieille ville il y a six ou sept mois, après les bombardements. Dans cet endroit les personnes se sentent un peu plus en sécurité et peuvent profiter de tous les services offerts : électricité, eau et médicaments.   

Le collège est utilisé aussi comme centre estival : ici tous les chrétiens d’Alep se rencontrent car il y a beaucoup d’espace et vu qu’il est très difficile d’entrer et de sortir de la ville ils y restent quelques jours.

Quel est le nombre de personnes concernées?

En été, s’il y a plusieurs groups au même moment, il s’agit de 200 ou 300 personnes. Dernièrement beaucoup d’enfants réfugiés musulmans commencent à venir dans le centre et un jour nous avons accueilli 600 jeunes ! Les volontaires organisent des jeux et des activités de plein air.

Le Collège Terre Sainte est désormais la seule structure pour ce type d’activité. Auparavant, au moment où la présence chrétienne était significative, les activités de formation se tenaient en dehors de la ville. Alep est désormais fermée et la seule possibilité est de trouver une structure appropriée à l’intérieure de la ville, comme la nôtre. Le séjour est gratuit et cela est étonnant car il est très difficile de trouver un endroit avec toutes les caractéristiques du collège Terre Sainte et gratuit.

Que représente votre présence pour la ville d’Alep?

Je réponds également à cette question : l’accueil et la charité sont les deux aspects qui nous caractérisent le plus. Il y en a un troisième : l’unité avec les autres. Je suis aussi le vicaire de la paroisse de Saint-François d’Assise. C’est le seul endroit qui accueille tous et c’est pour cette raison qu’il est devenu un symbole pour les chrétiens d’Alep, ainsi que pour les autres.

Notre devoir, en tant que franciscains, a toujours été de rechercher le dialogue avec les autres Eglises. Avec la guerre cela a eu des conséquences incroyables. Je pense toujours à l’accolade entre le pape François avec Kirill et je me rends compte que nous nous associons tous au martyre. Nous, au milieu de cette mosaïque de confessions, faisons tout ce que nous pouvons pour donner nos témoignages.

A propos de cette unité, quel est votre plus beau souvenir?

Mon plus beau souvenir est surement le moment où j’ai retrouvé l’église entière réunie pour des funérailles ou un mariage. Les orthodoxes et les catholiques pleurent ensemble ou célèbrent un mariage. Une famille qui nait, malgré tout. C’est le fait, donc, de se sentir comme des frères.

Aider Alep signifie rendre tout cela possible.

Aidez les franciscains en Syrie !