Bethléem mosaïque

À Bethléem, où le mosaïque se fait école

Giacomo Pizzi2 juillet 2019

Dans le cadre du projet en cours, « Nouveaux mosaïstes pour Bethléem« , financé par la province de Trente et mis en œuvre par Association ATS pro Terra Sancta, une série de rencontres culturelles et visites touristiques dans les quartiers de Tarajmeh et Heirizat de la vieille ville a été proposé aux citoyens de Bethléem, en particulier à ceux qui habitent la Star Street. En revenant brièvement sur l’histoire de la « Route de l’étoile« , il faut dire que c’est l’ancienne route que Joseph et Marie ont empruntée à la recherche d’un lieu où Jésus puisse naître et qui les a amenés à la crèche. Comme l’évangéliste Luc le témoigne, par décret de César Auguste, Marie et Joseph se rendirent à Bethléem pour le recensement.

Les maisons de pierre blanche de cette rue étaient autrefois le centre de la communauté chrétienne de Bethléem et un lieu de passage pour les pèlerins qui, de Jérusalem, atteignaient la place de la Mangeoire et la Grotte de la Nativité. Aujourd’hui, de nombreuses maisons sont abandonnées. Dans la passée, les terrasses n’étaient pas encombrées de réservoirs d’eau en raison de l’urgence mais de visages chrétiens et musulmans qui partageaient le quotidien. Avec les nombreuses émigrations de familles chrétiennes palestiniennes aux États-Unis et en Amérique du Sud, il semble aujourd’hui que la « flamme » de vie et d’histoire soit en danger d’extinction.

C’est pourquoi nous de Pro Terra Sancta organisons, en collaboration avec le “Centre for Cultural Heritage Preservation (CCHP)- Dar AlSabagh Centre for Diaspora Studies and Research (DSCD)”, trois événements. Communiquer et faire revivre le sentiment d’appartenance à partir de son histoire avec un regard à la tradition et à l’art palestiniens, aux sites archéologiques et même à son identité, ils veulent être les points de départ de cette proposition. Nous pensons que l’importance économique et sociale de ce lieu passe d’une conscience de son propre patrimoine culturel, créant ainsi des opportunités de croissance et de travail.

La première de trois manifestations s’est déroulée le mardi 25 juin au centre de Dar AlSabagh au début de la Star Street et elle a suscité une bonne réaction de la part des citoyens de Bethléem. Le professeur Khalil Shoken, directeur du centre, a présenté des lectures anthropologiques historiques sur les familles des quartiers de Tarajmeh et Heirizat, soulignant que certaines famille-souches n’existent plus dans la Star Street à cause du conflit. Des familles jeunes et âgées ont eu l’occasion d’écouter et de discuter de l’origine historique d’un patrimoine, un centre important qui mérite une attention particulière pour ne pas être perdu. Vincenzo Bellomo, responsable d’ATS pro Terra Sancta de Bethléem, a présenté les points principaux du projet et a rappelé que « la beauté à préserver de cette terre veut être encore un fois pour nous d’ATS un partage quotidien et non détaché ». Une intervention qui part de la marche avec ceux qui en ont le plus besoin avec simplicité.

Nous avons tous respiré ensemble un climat de proximité, de rencontre et d’espoir. Nous croyons que ce n’est qu’à ces petits pas que la vie qui passe dans ces quartiers et dans les ruelles de ces rues peut reprendre une forme dans un intérêt pour la beauté historique et humaine, à partir de ceux qui vivent encore à Bethléem.  Bethléem, de l’arabe « Beit Lahm » – « Maison de la chair« , est le témoignage d’un événement et doit résonner pour nous chrétiens du monde entier en tant que foyer qui nous appartient, en tant que lieu physique et intime à préserver.