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Rhodes: aider ceux qui « personne ne veut savoir »

Giacomo Pizzi26 février 2019

La mer qui façonne l’île de Rhodes, l’une des plus fascinantes du Dodécanèse, le sait. Elle sait combien de millions d’hommes et de femmes ont atterri sur ses côtes au fil des siècles, qui s’arrête sur l’île, qui brièvement avant de partir ou qui est naufragé à la recherche d’un refuge. Parmi cette multitude de personnes il y a Saint-Paul, Apôtre des nations, un infatigable voyageur et évangélisateur.  La première communauté chrétienne est née avec lui, l’une des plus importantes de son temps ; alors l’île devient un passage obligé pour ceux qui viennent d’Europe et se rendent en pèlerinage sur les lieux de Jésus. Pour cette raison-là l’île est toujours considérée Terre Sainte et l’église latine est représentée par la présence des franciscains de la Custodie de Terre Sainte, notamment de père John Luke Gregory, qui a pour mission, outre celle du curé des catholiques latins, d’être au service de ceux qui passent de l’île ou qui y résident. Ce sont des touristes en été ou des membres du personnel des navires qui, pendant de longs mois de voyage, ne peuvent pas assister à la messe et demandent au père de célébrer lorsque le navire s’arrête au port. Mais il y a aussi « ceux que personne ne veut savoir »: les réfugiés et les pauvres de l’île.

De 2015 à aujourd’hui, la population de Rhodes a augmenté d’environ 15.000 personnes, pour un total de 45.000 personnes. Un tiers d’entre eux sont des réfugiés. Ils viennent de la voisine Turquie et fuient la guerre; la plupart sont des Syriens, mais il y a aussi beaucoup d’Irakiens, d’Iraniens, de Kurdes et de Palestiniens de Gaza. Depuis le début de l’urgence, frère Luke les aide en leur fournissant de la nourriture, des produits de première nécessité, des jouets ou des livres à colorier pour les enfants.

« Initialement – nous dit-il – pour venir en aide aux réfugiés, je me suis adressé aux touristes qui passaient et je leur ai demandé de faire un don en vivres. Aujourd’hui, grâce à la contribution d’ATS pro Terra Sancta, la distribution est plus structurée et nous avons passé un accord avec un supermarché de la zone qui livre régulièrement au centre où certains vivent, des produits de première nécessité et de la nourriture ». Le «centre» dont Luke nous parle est un ancien abattoir dans lequel vivent une centaine de personnes, dans de très mauvaises conditions.

« Beaucoup de ceux qui arrivent sur l’île – poursuit Luke – sont transférés dans des centres plus structurés à Athènes, dans l’attente de documents. Surtout les enfants, beaucoup d’enfants sans parents qu’on ne sait pas s’ils sont morts, coincés en Turquie ou dans leur pays « . D’autres, au contraire, restent à Rhodes, mais sont transférés dans des logement sociaux sur l’île. Père Luke les aide également: « Tous les mardis, nous effectuons une autre distribution de nourriture et de biens dans notre monastère – nous dit-il – pour les pauvres, les toxicomanes et les prostituées… 300 personnes au total! Dernièrement, beaucoup de ces réfugiés qui vivent dans des logements sociaux ont commencé à venir chercher de la nourriture! ».

Association pro Terra Sancta soutient également cette œuvre caritative du franciscain, qui lui est très reconnaissant. « Je suis un pasteur – continue-t-il – et j’aide tout le monde sans distinction. Je leur demande seulement « de quoi avez-vous besoin? » et non pas l’origine, la religion, le genre d’activités qui mènent parce que je vois Jésus en eux. C’est ma tâche, comme nous le rappelle toujours le Pape. Mais sans votre soutien, je ne pourrais pas faire grandes choses pour ces personnes oubliées par tous. Merci! »

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