Le personnage du mois : Naila, assistante sociale à Bethléem

Giacomo Pizzi1 juin 2015

A partir de ce mois, l’Association pro Terra Sancta lance l’initiative “le personnage du mois” : chaque mois, nous vous présenterons une personne qui habite en Terre Sainte pour vous permettre de vous rapprocher de plus en plus des pierres vivantes et vous faire comprendre le quotidien de ces lieux.

La première est Naila Nasser, assistante sociale au Franciscan Social Services Office de Bethléem, un bureau des services sociaux de la Custodie de Terre Sainte à Bethléem.

Naila, voulez-vous nous parler un peu de votre travail ?

“Je suis contente d’être assistante sociale, je pense qu’écouter les problèmes des personnes et les aider à trouver une solution est vraiment important. Ici à Bethléem, les gens souffrent à cause de la situation économique de la Palestine tout entière : beaucoup ne possèdent pas de travail régulier ou ne peuvent pas compter sur un salaire fixe ; ils n’ont pas la possibilité d’acheter assez de nourriture, de payer le loyer ou les frais scolaires pour leurs enfants, d’acheter des vêtements. Certaines familles n’ont même pas les moyens de se payer des soins médicaux ou des médicaments parce qu’ils sont trop coûteux.”

Comment êtes-vous venue travailler ici ?

“Jusqu’à il y a dix mois, je travaillais comme assistante sociale à la maison de repos et au centre pour personnes âgées de la Société Antonienne de Bethléem, mais quand ils m’ont proposé de changer de bureau et de mettre mon expérience au service des personnes les plus dans le besoin qui se tournent vers le Centre d’écoute de la Custodie, j’étais ravie d’accepter ce nouveau défi.”

Quelles sont les activités que vous exécutez, concrètement, dans la journée ?

“Pendant la semaine, mon travail se partage entre des journées au bureau dédiées à l’accueil et à l’écoute des personnes dans le besoin et des matinées destinées aux visites à domicile, surtout des personnes âgées et des malades. J’essaye de les soutenir moralement, leur faisant sentir ma proximité envers leurs problèmes. En plus de l’écoute, j’offre des bons d’achat pour de la nourriture et des médicaments, des vêtements ou des chaussures, suivant les besoins.”

Naila, qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail ?

Certaines personnes se sentent si seules et voient en moi une si grande aide qu’elles me téléphonent seulement pour me dire bonjour ! C’est ce que j’aime le plus de la vie à Bethléem et de mon travail : les personnes, leur gentillesse et leur hospitalité. Malgré leur situation politique, économique et sociale difficile, les Palestiniens n’arrêtent pas d’espérer un futur meilleur et de chercher un moyen par lequel rendre une faveur.

Que voulez-vous dire à ceux qui ont décidé de soutenir ces œuvres des Franciscains à Bethléem ?

“Ce que je vois chaque jour est que la Providence a un grand cœur et c’est une chance que ces personnes puissent compter sur les Franciscains de la Custodie de Terre Sainte et sur les nombreux amis qui nous soutiennent à distance.

Sans le soutien des frères et des bienfaiteurs, en fait, la majorité des Palestiniens de foi chrétienne aurait déjà émigré à l’étranger !

Ce que je vois dans mon travail, c’est que la Custodie fournit une contribution substantielle aux jeunes et aux personnes âgées, que ce soit dans le cadre social ou éducativo-didactique, mais elle n’oublie pas non plus le côté nutritionnel et hygiénico-sanitaire. L’aide fournie par le FSSO, le Franciscan Social Services Office, est donc une aide à 360 degrés qui se tourne vers la personne dans son intérêt, dans son humanité la plus véritable, sans préjudice de race, de gendre ou de religion. Et c’est pour cela que nous devons remercier tous ces amis, qui pensent à nous chaque jour !”