« Nous ne pouvons pas les oublier. » Le travail inlassable de Luke avec les réfugiés à Rhodes

Giacomo Pizzi12 mars 2020

À la frontière gréco-turque, des milliers de migrants sont coincés dans le froid, victimes de violences et d’abus. Personne ne veut les accueillir. À cette occasion, nous publions le beau témoignage du frère Luc Grégoire, curé des îles grecques de Rhodes et de Kos, qui apporte depuis des années son aide aux réfugiés syriens grâce au soutien de l’Association pro Terra Sancta.

« Quand je viens chez eux avec un shampoing ou un gel douche, c’est comme si je leur apportais de l’or. Vous devriez voir comment ils m’accueillent ». C’est ainsi que le frère Luc, curé franciscain de Rhodes et de Kos en Grèce, commence sa mise à jour sur les 138 migrants qui vivent dans des tentes de fortune et dans la structure en ruine d’un ancien abattoir à Rhodes et qu’il visite chaque semaine.

Il le fait depuis des aréfugiés à Rhodesnnées et, grâce au soutien de l’Association Pro Terra Sancta, il apporte toujours avec lui des paquets de nourriture et de produits de première nécessité, comme du shampoing ou du dentifrice. Ce n’est que le minimum nécessaire pour pouvoir donner un coup de main à des personnes qui sont oubliées de tous. « Croyez-moi, nous dit-il, il suffirait de leur rendre visite, de s’asseoir avec eux et de les écouter, pour eux c’est déjà un immense cadeau. Imaginez donc la fête qu’ils me donnent quand je leur apporte de la farine ou de l’huile de friture. Une fête! »

Alors que nous recevons des nouvelles de plus en plus inquiétantes sur les abus et la violence perpétrés sur des milliers de migrants syriens forcés à la frontière, ses paroles nous frappent. Frère Luc ne propose pas une solution à une crise de plus en plus profonde, aggravée par la nouvelle vague de violence en Syrie, mais propose une alternative d’humanité et de proximité qui ne peut pas échouer, comme il a fait pendant des années.

« Le vrai problème – dit le frère Luc – est que ces gens sont totalement oubliés. Malheureusement, je comprends que la solution est difficile, mais nous ne pouvons pas les oublier ». Et il répète : « Il suffit d’améliorer un peu le lieu où ils vivent, de leur apporter le minimum nécessaire, mais surtout d’être là. Après tant d’années, je suis toujours touché de voir comment cette attitude apporte tant de joie. En réponse, ils m’accueillent et insistent pour que je reste déjeuner avec eux. Ils partagent le peu qu’ils ont ».

Conscients que ce n’est pas la solution au drame des millions de réfugiés dans le monde, nous nous joignons à frère Luc pour demander plus d’humanité et un minimum d’assistance pour ces personnes. C’est pourquoi nous renouvelons notre engagement à soutenir frère Luc et les réfugiés de Rhodes. Même si ce n’est qu’une infime goutte dans un océan de besoins.